Est-ce une cidrerie de famille ? Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
La cidrerie Manoir du Kinkiz est l’héritage du savoir-faire des anciens.
La cidrerie a été officiellement créée en 1991, mais elle existait bien avant. Le pressoir en bois de mon grand-oncle – qui a servi jusque dans les années 1960 – est toujours sur le domaine. Mon père, Pierre Seznec a consacré une partie de sa vie à l’obtention des Appellations d’Origine Contrôlée, dont celle pour le Pommeau de Bretagne AOC obtenue en1997.
J’ai démarré mon apprentissage très jeune par le verger, puis l’assemblage et la distillation en alambic de cuivre. Je me suis installé en 1991 dès que j’en ai eu le droit légalement.
Combien de personnes travaillent dans votre cidrerie ?
Mon épouse et et mon beau-frère travaillent à la distillerie, en complément des 4 salariés.
4 salariés travaillent également à la cidrerie.
Quels produits proposez-vous ?
La cidrerie élabore 3 types de cidres : le cidre de Fouesnant, l’AOP Cornouaille et un cidre particulier : la Cuvée Blanche.
Notre Pommeau de Bretagne AOC est élaboré à partir des pommes à cidre récoltées dans nos vergers. Il se classe en 2è position – après le cidre – dans notre production globale.
Il est vieilli à la propriété en fût de chêne entre 24 et 36 mois voire plus, ce qui va bien au-delà des 14 mois réglementaires. Mon père était déjà attaché à produire de vieux pommeaux, avec un minimum de 4 ans de vieillissement.
Et où peut-on les retrouver/acheter ?
Nous distribuons essentiellement en circuit traditionnel : cafés, hôtels, restaurants ; sur notre site de production avec l’accueil et la visite du domaine. Nous avons mis en place des visites guidées et commentées de la distillerie et de l’alambic, auquel nous avons d’ailleurs consacré un musée.
Nous avons également des circuits de distribution à l’international. Nous n’avons pas contre pas de circuit en grande distribution.
Avec ces choix de circuits de distribution, nous avons été impactés par la crise sanitaire et les fermetures en restauration. Mais nous comptons sur la reprise et la période estivale qui nous a permis de rebondir l’an dernier déjà.
Quelles sont vos spécificités et caractéristiques dans votre méthode de production ?
Nous avons été les premiers à élaborer du Pommeau en 1984 à l’Hôtel des vins à Angers. Nos travaux de recherche dans les années 80 ont permis d’élargir les compétences à l’INAO. Notre intérêt pour le maintien du savoir-faire nous apporte une méthode de production rigoureuse et des produits de qualité.
Quels types de pommes privilégiez-vous ?
Nous avons notre propre verger de 30 hectares qui rassemble 25 variétés anciennes et traditionnelles. La culture se fait en enherbement total et sans aucun traitement, ce qui implique un travail intense dans les vergers.
La production est réalisée exclusivement avec les pommes de notre verger : pommes douces et douces amères : Kermerrien – Peau de chien – Prat yoed – Feo briz (reine de Fouesnant)
Elle est le fruit d’assemblages de pommes douces, douces amères et amertumées.
Quelles sont les clefs de votre réussite ?
Laisser du temps au temps, ne pas être pressé.
Nous réalisons l’embouteillage quand les arômes se sont développés.
Quel est le plat que vous accompagnez systématiquement avec votre Pommeau de Bretagne AOC ?
Je vous recommande tout d’abord de le servir frais : entre 7 et 8 degrés.
Je le consomme sur différentes occasions :
Pour un Jour de fête : en accompagnement d’un foie gras frais avec pain aux abricots et baies d’airelles.
En Eté à l’apéritif et avec du melon et un jambon ibérique.
En cuisson d’un rôti de porc ou de dindonneau avec 2 verres de pommeau.
Avec du poisson : un filet de saint-pierre avec une sauce à la crème ou des Saint jacques poélées déglacées au Pommeau
Et enfin avec tous les fromages bleus …